Pour préparer le challenge AZ, je parcours depuis quelques jours les archives de la commune de Ruffiac à la recherche des actes de naissance, mariage et décès du patronyme Ayoul, à partir des années 1820.
Le couple Pierre Ayoul et Marie Louise Morhan (qui n'est a priori pas parmi mes ancêtres) a retenu mon attention : plusieurs enfants morts à un mois d'intervalle en 1891. Et il me semblait que j'avais vu d'autres décès avant. J'ai donc retracé l'histoire de ce couple.
Pierre et Marie Louise se sont mariés le 4 février 1880, Marie Louise était alors enceinte d'un peu plus de 6 mois. A leur mariage, aucun de leurs parents n'est là car ils sont déjà
tous décédés. Les parents de Pierre sont déclarés s'appeler Pierre Ayoul et Marie Louise Morhan, comme lui-même et sa jeune épouse ... Auraient-ils des liens de parenté ? Je n'ai pas creusé plus ce point.
8 enfants naquirent de cette union, mais 6 parmi eux moururent avant leurs 9 ans (et il me manque la date de décès de Pierre Marie).
Pourquoi autant de décès sur une si courte période ? Elodie sur Twitter me dit qu'elle avait eu le cas avec une épidémie de variole. J'ai donc recherché dans la presse si je trouvais quelques articles sur le sujet. Et en effet, il se pourrait bien que cette maladie fut en cause.
J'ai trouvé un premier article dans le Morbihannais en date du 24/08/1890 où l'on voit que l'épidémie progresse depuis 1886 et qu'il faudrait organiser des tournées de vaccination dans le Morbihan par les sages-femmes.
Le deuxième article en date du 11/11/1890 du journal l'Avenir du Morbihan met l'accent sur le fait que la variole a quasiment disparu des nations civilisées grâce aux vaccins, or deux départements sont réfractaires au vaccin : le Finistère et le Morbihan.
Pourquoi les Bretons ne veulent-ils donc pas se faire vacciner ? L'extrait ci-dessous d'un rapport de 1984 des Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest m'apporte quelques éléments de réponse.
Les Bretons craignent le "bras-à-bras" qui pourraient amener des "vices du sang". Le bras-à-bras consiste à prélever du pus directement sur des pustules d'un homme infecté, et cela peut en effet transmettre la syphilis ou d'autres maladies.
La vaccine dite animale est prélevée directement sur un bovidé malade. Mais la Bretagne en 1889 n'est pas dotée d'un institut qui permettrait de fournir ce vaccin...
Au final, je ne sais pas si ces enfants sont morts de la variole, mais cela m'aura permis de mieux connaître le contexte de vie de mes ancêtres.
Et cela me laisse pensive : 130 ans, cela ne fait que 130 ans ... Que de progrès apportés par la médecine depuis ...
Qu'a ressenti ce couple à la perte de tous ces enfants ? Les deuils étaient plus fréquents, mais étaient-ils pour autant "banaliser" ?
Triste histoire insolite pour ce généathème de février...
Le couple Pierre Ayoul et Marie Louise Morhan (qui n'est a priori pas parmi mes ancêtres) a retenu mon attention : plusieurs enfants morts à un mois d'intervalle en 1891. Et il me semblait que j'avais vu d'autres décès avant. J'ai donc retracé l'histoire de ce couple.
Pierre et Marie Louise se sont mariés le 4 février 1880, Marie Louise était alors enceinte d'un peu plus de 6 mois. A leur mariage, aucun de leurs parents n'est là car ils sont déjà
tous décédés. Les parents de Pierre sont déclarés s'appeler Pierre Ayoul et Marie Louise Morhan, comme lui-même et sa jeune épouse ... Auraient-ils des liens de parenté ? Je n'ai pas creusé plus ce point.
8 enfants naquirent de cette union, mais 6 parmi eux moururent avant leurs 9 ans (et il me manque la date de décès de Pierre Marie).
Pourquoi autant de décès sur une si courte période ? Elodie sur Twitter me dit qu'elle avait eu le cas avec une épidémie de variole. J'ai donc recherché dans la presse si je trouvais quelques articles sur le sujet. Et en effet, il se pourrait bien que cette maladie fut en cause.
J'ai trouvé un premier article dans le Morbihannais en date du 24/08/1890 où l'on voit que l'épidémie progresse depuis 1886 et qu'il faudrait organiser des tournées de vaccination dans le Morbihan par les sages-femmes.
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| 24/08/1890 - le Morbihannais |
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| 11/11/1890 - l'Avenir du Morbihan |
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| Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 91, numéro3, 1984 |
Les Bretons craignent le "bras-à-bras" qui pourraient amener des "vices du sang". Le bras-à-bras consiste à prélever du pus directement sur des pustules d'un homme infecté, et cela peut en effet transmettre la syphilis ou d'autres maladies.
La vaccine dite animale est prélevée directement sur un bovidé malade. Mais la Bretagne en 1889 n'est pas dotée d'un institut qui permettrait de fournir ce vaccin...
Au final, je ne sais pas si ces enfants sont morts de la variole, mais cela m'aura permis de mieux connaître le contexte de vie de mes ancêtres.
Et cela me laisse pensive : 130 ans, cela ne fait que 130 ans ... Que de progrès apportés par la médecine depuis ...
Qu'a ressenti ce couple à la perte de tous ces enfants ? Les deuils étaient plus fréquents, mais étaient-ils pour autant "banaliser" ?
Triste histoire insolite pour ce généathème de février...
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