Les Poilus de notre arbre - Famille AYOUL



François et Barthélémine sont les arrières-grands-parents de Michel Ayoul, mon père. Lorsqu'arrive la mobilisation en août 1914, 3 de leurs 4 fils sont appelés, ainsi que leur futur gendre.




Ils ont également plusieurs neveux mobilisés : 
-le fils d’un frère de François : Désiré Ayoul, mobilisé en 1915 à ses 18 ans
-2 fils d’un demi-frère de François : François Ayoul âgé de 40 ans, et Hyacinthe Ayoul qui attrapera la tuberculose au front
-4 fils d’un autre demi-frère de François : Joseph, Julien (qui deviendra leur gendre après la guerre !) , Mathurin et François

Pas simple de suivre avec tous ces prénoms qui sont les mêmes et ces mariages entre cousins !

1) Joseph, l’aîné de leurs enfants, mon arrière-grand-père. 

Il a 28 ans en 1914. 
Il est dans un premier temps réformé pour une hernie inguinale volumineuse (une grosseur au niveau de l'aine).

Puis en 1915, il est finalement affecté comme bûcheron chez Raudet à Bourges, jusqu’en novembre 1917. L’entreprise Raudet fabrique des caillebotis pour recouvrir le fond des tranchées.


Il sera ensuite affecté aux Escadrons du Train jusqu’en mars 1919, qui sont chargés de tous les transports de ravitaillement (vivres, matériels ou munitions) entre les gares et les tranchées ou d'évacuation (transports sanitaires ou d'évacuation de réfugiés des zones envahies), avec des chevaux ou des mulets tirant des charrettes, et des automobiles.


En mars 1919, il retourne habiter chez sa mère au Bourg de Ruffiac. Son père est décédé 6 mois plus tôt, à l’âge de 59 ans.

2 ans plus tard, alors qu’il a 35 ans, il se marie avec Marie GUILLAUME, sa cousine, qui a 24 ans. Ils auront 4 enfants, dont Lucien.


2) François, le cadet de Joseph de 2 ans, machiniste en bois 

Il n’a pas fait de service militaire en 1908 pour faiblesse générale. 

Il sera tout de même mobilisé à partir de février 1915 dans le 1er régiment de Zouaves. Il sera blessé par balle au bras droit le 21 octobre 1916 pendant la bataille de la Somme à Chaulnes, évacué vers l’hôpital de Blois.


En mai 1917, il est condamné à 4 mois de prison avec sursis pour vols. Il sera amnistié en avril 1921.

De octobre 1917 à mars 1918, il est détaché dans les GVC (service de la garde des voies de communication ayant pour mission de surveiller les voies de chemins de fer, les lignes télégraphiques …).

En mars 1918, il part ensuite en renfort de l’Armée d’Orient jusqu’en juillet 1919, entre la Grèce et la Serbie.


2 mois après son retour, à 31 ans, il se mariera à Ruffiac avec Marie MARTIN.
Ils vivront à la Trinité-Porhoët.


3) Julien, le 3ème frère. 

Il commence son service militaire en 1911 et se rengage volontairement pour 2 ans à partir de octobre 1913. Il est nommé successivement caporal, sergent, sergent-major au moment de la mobilisation le 2 août 1914, adjudant, sous-lieutenant, lieutenant en 1917, puis capitaine en 1932.

Il se marie en avril 1914 avec Marie BOUQUET, originaire de la région de Vitré. Je ne leur ai pas trouvé d’enfants.

Pendant la guerre 14-18, il est porté disparu au Mort-Homme le 14 mars 1916 (colline de la commune de Cumières dans la Meuse). 10000 poilus sont morts dans ce secteur pendant cette période.





Julien est retenu prisonnier à Mayence en Allemagne. Il sera rapatrié en janvier 1919 à Rennes.



Il habitera ensuite du côté de Dieppe.

Pendant la 2nde guerre mondiale, il sera détaché au centre d'instruction d'élèves aspirants jusqu'en août 1940.

4) Pierre 

Il devait commencer son service militaire en 1913, il est réformé pour de l’arthrite aux genoux. 
Lors de la guerre 14-18, des conseils de révision ont lieu pour vérifier si les personnes réformées peuvent maintenant être appelées. Il sera bien maintenu exempté par le conseil de révision de 1914 et 1917.


Il se marie avec Marguerite JAMET, originaire de Pleucadeuc.

5) Marie-Louise, la benjamine de la famille

En 1914, elle a 18 ans. Sais-t-elle déjà qu’elle se mariera après la guerre avec son cousin Julien AYOUL, de 14 ans son aîné ? Ou est-ce la guerre qui a provoqué cette situation ?

Julien est donc appelé sous les drapeaux alors qu’il a 32 ans.

Il sera successivement dans la zone des armées (proche du front) ou dans la zone de l’intérieur (zone qui s'étend sur une centaine de kilomètres en arrière du front qui est la zone de contact avec l'ennemi).


Il sera blessé le 10 août 1916 à Estrées, près de Douai, par éclat d’obus. Il aura une plaie au bras droit et une fracture de l’humérus. Il sera évacué à l’hôpital de Fontenay-le-Comte en Vendée et y restera 3 mois, avant d’être transféré dans un autre hôpital près de Cholet pour 1 mois et demi.

Pendant qu’il est affecté au dépôt de Ancenis (entre Nantes et Angers), il va souffrir d’insuffisance dentaire et sera hospitalisé à Nantes durant 10 jours.


Il recevra la médaille militaire en 1933.



Les 3 frères de Julien (qui sont aussi les cousins de Marie-Louise) seront aussi mobilisés : 
-Joseph, cité pour son courage en tant que téléphoniste
-Mathurin, blessé par balle à l’épaule gauche en 1915, puis fait prisonnier en 1916
-François, âgé de 23 ans, marqué à jamais par la guerre, en proie à la dépression et qui sera interné à partir de 41 ans

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